Hors Série 1 – SEINE INFERIEURE : C’est la faute à Voltaire

Spécificité de ma famille depuis les années 1960, la tapisserie – l’art de restaurer les fauteuils et les chaises – a eu une place importante dans mon enfance. Ces éléments de mobilier ne sont pas sans disposer d’une part d’histoire intéressante, dans laquelle je souhaitais me plonger à travers 4 épisodes hors-série ! Le lien avec l’histoire familiale est donc évident. Cela se passe toujours en Seine… Maritime (vue l’époque récente évoquée). Continuez donc à vous installer confortablement dans votre canapé, ne prenez pas votre télécommande, mais laissez vous embarquer dans ces épisodes Hors Série consacrés à l’histoire méconnue de ces chaises et fauteuils qui m’ont marqué.

Episode 1 : C’est la faute à Voltaire

Commençons par le commencement. Très vite à l’école j’ai dû faire face aux interrogations autour du métier incongru de mes parents: tapissiers. La tapisserie… « Mais ils vendent des tapis ? », « Ils posent du papier peint ? »,… Biberonné aux fauteuils et aux sièges en tout genre, je me confrontais à la réalité d’un métier ancien, peu sollicité par la masse, et dont on ne comprendrait bientôt plus l’intérêt à l’heure de la consommation outrancière dictée par le mastodonte grandissant de l’ameublement: Ikea.

J’ai un temps refoulé mes quelques connaissances techniques du métier « en société ». Pourtant, dès mon enfance, des noms de fauteuils fleurissaient dans le vocabulaire de la cellule familiale. J’en partage désormais quelques éléments sur cette page parce que je les trouve intéressants. Un de ces premiers noms de fauteuil capté pendant mon enfance, devenu presque mythique à mon niveau, pour l’avoir tellement entendu et ré-entendu, peut-être du fait de sa popularité ou de sa facilité d’accès, est le célèbre fauteuil Voltaire.

Il fut mon premier fauteuil d’enfant offert (toujours conservé). Les albums de famille regorgent de photos de ce fauteuil. Il a donc fait partie de mes premiers pas dans ce monde.

Mes maigres lectures de textes de français en terminal m’ont permis de connaître François-Marie Arouet, dit Voltaire. J’ai lu Candide. Mais je n’y ai jamais vu aucun rapport avec le fauteuil de mon enfance.

Classiquement, c’est internet qui a achevé d’assouvir ma curiosité. Le nom de ce fauteuil viendrait du fait que le philosophe Voltaire aimait se relaxer dans un fauteuil à dossier élevé et à la boiserie éclatante. Une représentation du philosophe existerait même, dans laquelle il figurait assis sur un fauteuil de ce style. D’abord intitulé « fauteuil à la Voltaire », le diminutif de « fauteuil Voltaire » s’imposera finalement.

C’est néanmoins au 19e siècle que le fauteuil nommé Voltaire (le philosophe lui est mort en 1778) se développe, avec le style de mobilier dit Louis-Philippe (lié au règne du roi de France lors de la première partie du 19e siècle).

Au-delà de son nom, le fauteuil Voltaire s’inscrit pleinement dans ce style Louis-Philippe qui rompt avec la brillance et l’ornement des styles précédents. Les mots d’ordre sont désormais confort et praticité.

Avec son assise basse, son haut dossier incliné et ses pieds avant galbés, le Voltaire s’inscrit pleinement dans ce style confort et relax, parfait pour la détente et la lecture (tiens tiens, revoilà un signe à Voltaire?). Au début, le fauteuil avait d’ailleurs été conçu principalement pour les malades et les personnes âgées.

L’anecdote du pro:

« Avec mon père, nous démontions un fauteuil Voltaire pour le refaire. Le client, âgé, avait greffé une carcasse de siège de 2cv à la place de la garniture… »

A suivre…

Sources:

https://htdeco.fr/fr/blog/fauteuil/le-fauteuil-voltaire
https://www.wikimeubles.fr/meubles/voltaire-siege-fauteuil/
http://www.terre-meuble.fr/les-mysteres-du-fauteuil-voltaire/

2 réflexions sur “Hors Série 1 – SEINE INFERIEURE : C’est la faute à Voltaire

Laisser un commentaire